Cet article présente les principes généraux de prescription thérapeutique chez les personnes âgées.
Introduction:
L’âge avancé modifie la présentation clinique des pathologies, la réponse aux traitements et les priorités thérapeutiques. Pour autant, l’âge ne doit jamais être un facteur d’exclusion d’un traitement actif, à condition que la prescription soit adaptée, personnalisée et rigoureuse.
Les recommandations de l’ANAES et du Ministère de la Santé (1997) insistent sur une démarche globale, intégrant l’évaluation fonctionnelle, la réduction des risques iatrogènes et la recherche constante de l’amélioration de la qualité de vie.
L’acte thérapeutique chez le sujet âgé se déroule en trois étapes clés : avant, pendant et après la prescription.
I. Avant la prescription : une évaluation rigoureuse:
1. Évaluation globale gériatrique:
Avant toute prescription, il est impératif de réaliser une évaluation multidimensionnelle :
2. Analyse du rapport bénéfice/risque:
Chaque médicament doit répondre à un objectif thérapeutique précis, défini selon les besoins du patient (curatif, préventif, symptomatique, palliatif). Le rapport bénéfice/risque est réévalué selon l’espérance de vie, l’état fonctionnel et les préférences du patient.
3. Identification des interactions et effets indésirables:
La polymédication est fréquente et augmente le risque d’effets indésirables médicamenteux (EIM). Il faut rechercher :
II. Pendant la prescription : une démarche individualisée et progressive:
1. Principe du « start low, go slow »:
Chez le sujet âgé, on commence à faible dose et on augmente progressivement, tout en évaluant la tolérance.
2. Une prescription claire, simple et lisible:
3. Une prescription fondée sur des objectifs concrets:
III. Après la prescription : suivi et réévaluation:
1. Surveillance clinique et biologique:
Une vigilance continue est indispensable :
2. Réévaluation régulière et déprescription:
Chaque traitement doit être réévalué périodiquement. Il faut envisager la déprescription (arrêt d’un médicament inutile ou délétère) en cas de :
3. Intégration des approches non médicamenteuses:
L’acte thérapeutique chez la personne âgée ne se limite pas à la pharmacologie :
IV. Attention particulière aux classes médicamenteuses à risque:
V. Prise en compte du contexte social et environnemental:
Conclusion:
La prescription chez la personne âgée doit être prudente, personnalisée, et régulièrement réévaluée. L’objectif est d’optimiser le rapport bénéfice/risque, en évitant à la fois la surprescription et la sous-prescription, et en intégrant systématiquement une approche pluridisciplinaire.
Les principes généraux de prescription thérapeutique recommandent une démarche globale, progressive, individualisée et réversible.
C’est en respectant ces étapes — avant, pendant et après la prescription — que l’on peut réduire les risques de iatrogénie, préserver l’autonomie et garantir la meilleure qualité de vie possible au patient âgé.
Références utiles:

Titulaire d’un Doctorat en Médecine et d’un CEC de médecine d’urgence et de catastrophe avec une expérience de cinq années en tant qu’urgentiste et onze années en tant que médecin généraliste au Service de Médecine Interne et de Gériatrie au sein d’un hôpital universitaire. Dévouée à la prévention, au diagnostic et au traitement des maladies chroniques chez les personnes âgées, je fais partie actuellement des personnels de santé des hôpitaux Drôme Nord.