Introduction:
La fréquence à laquelle une personne âgée diabétique doit mesurer sa glycémie dépend de plusieurs facteurs : le type de diabète, le traitement suivi, l’équilibre glycémique, et la présence éventuelle de complications ou de fragilités liées à l’âge. Voici les recommandations générales pour 2025 :
1. Personnes âgées sous insuline:
Mesure quotidienne : Au moins 2 à 4 fois par jour (à jeun, avant les repas principaux, et parfois au coucher), surtout si la personne est sous insuline ou à risque d’hypoglycémie.
Objectif : Surveiller l’efficacité du traitement et éviter les hypoglycémies, fréquentes et dangereuses chez les seniors.
Cas particuliers : Si la personne est fragile, isolée ou présente des troubles cognitifs, la fréquence peut être ajustée pour éviter une surcharge ou un stress excessif, tout en assurant une sécurité minimale.
2. Personnes âgées sous antidiabétiques oraux (sans insuline):
Mesure régulière, mais moins fréquente : Généralement 1 à 2 fois par jour (par exemple, à jeun le matin et parfois 1h30 après un repas), surtout si le traitement est stable et bien toléré.
Adaptation : Si la personne est à risque d’hypoglycémie (par exemple avec des sulfamides hypoglycémiants), une surveillance plus rapprochée peut être nécessaire.
3. Personnes âgées diabétiques stables et sans traitement intensif:
Mesure occasionnelle : 1 à 2 fois par semaine, surtout si la glycémie est bien contrôlée et qu’il n’y a pas de symptômes d’hypo- ou d’hyperglycémie.
Objectif : Vérifier le maintien de l’équilibre glycémique et détecter d’éventuelles variations liées à l’alimentation, à l’activité physique ou à l’état de santé général.
4. Situations nécessitant une surveillance renforcée:
En cas de maladie aiguë (infection, déshydratation, etc.) : Mesurer la glycémie plusieurs fois par jour, car ces situations peuvent déséquilibrer la glycémie.
Après un changement de traitement : Augmenter la fréquence des mesures pour ajuster les doses et éviter les complications.
En cas de symptômes (fatigue, soif intense, confusion, sueurs, tremblements) : Mesurer immédiatement la glycémie pour détecter une hypo- ou une hyperglycémie.
5. Objectifs glycémiques chez la personne âgée:
À jeun : Idéalement entre 0,90 et 1,26 g/L, mais des cibles légèrement plus élevées (jusqu’à 1,50 g/L) peuvent être tolérées pour éviter les hypoglycémies, surtout en cas de fragilité ou de polypathologie.
Postprandiale (1h30 après le repas) : Inférieure à 1,80 g/L, mais là encore, des objectifs moins stricts peuvent être fixés selon l’état de santé global.
6. Outils de mesure:
Glucomètre classique : Mesure capillaire (piqûre au bout du doigt).
Systèmes de mesure en continu du glucose (MCG) : De plus en plus utilisés, ils permettent un suivi en temps réel et réduisent le nombre de piqûres. Ils sont particulièrement utiles pour les personnes sous insuline ou à risque d’hypoglycémie non ressentie.
7. Recommandations pratiques:
Personnalisation : La fréquence doit être adaptée par le médecin en fonction de l’autonomie, des capacités cognitives, du traitement et des objectifs thérapeutiques de la personne.
Éducation : La personne âgée et son entourage doivent être formés à l’utilisation du glucomètre et à l’interprétation des résultats.
Suivi médical régulier : L’hémoglobine glyquée (HbA1c) est mesurée tous les 3 à 6 mois pour évaluer l’équilibre glycémique sur la durée.
En résumé:
| Situation |
Fréquence recommandée |
| Utilisation d’un système de mesure continue |
Suivi en temps réel, ajustement possible |
| Maladie aiguë ou changement de traitement |
Plusieurs fois/jour |
| Sous insuline |
2 à 4 fois/jour |
| Diabète stable, sans traitement intensif |
>1 à 2 fois/semaine |
| Sous antidiabétiques oraux (risque d’hypo) |
> 1 à 2 fois/jour |
Sources utiles:
Dinno Santé – Fréquence de mesure de la glycémie
Diabète.fr – Prise en charge du diabète chez le sénior
Ameli.fr – Autosurveillance du patient diabétique
Titulaire d’un Doctorat en Médecine et d’un CEC de médecine d’urgence et de catastrophe avec une expérience de cinq années en tant qu’urgentiste et onze années en tant que médecin généraliste au Service de Médecine Interne et de Gériatrie au sein d’un hôpital universitaire. Dévouée à la prévention, au diagnostic et au traitement des maladies chroniques chez les personnes âgées, je fais partie actuellement des personnels de santé des hôpitaux Drôme Nord.